Peyrilles fait sa Révolution…

Publié le par Mairie de Peyrilles

Extrait de l’ouvrage quasi introuvable « Histoire des brigandages commis dans le Limousin, le Périgord, l’Auvergne, le Rouergue, le Querci, l’Agénois, la Gascogne et le Languedoc, à la fin de l’année 1789 et au commencement de 1790 » par M. l’Abbé de Mondésir, le texte qui suit rapporte les événements qui se déroulèrent à Peyrilles lors de la Révolution française.

 

NB : Pour une lecture plus facile, certaines tournures de phrases ont été « modernisées » mais le style haché du texte a été respecté.

 

2 janvier 1790 : « Les brigands arrivèrent en force à Peyrilles, près de Caors, chez M. le Comte de Clermont-Toucheboeuf, ils menaient un notaire, les portes ne s’ouvrent pas assez vite, on les brise à coups de hache ainsi que les fenêtres, on entre en foule. Vos titres … du feu … qu’on se dépêche ! M. le Comte … Notaire …, écrivez ! Rendez nous la rente (1) – Accordé ! – Les arrérages (2) – Accordé ! – Payez sur le champ – Cela m’est impossible, dit M. de Clermont, je vais donner ce que j’ai – Paye ou meurs ! Le Notaire se permit des réflexions et sauva sa tête par la suite. La fureur s’empare des Brigands, une hache levée allait fendre la tête de M. de Toucheboeuf fils lorsqu’un de ses serviteurs le précipite dans l’escalier et lui sauve la vie. L’on envoie à Gourdon consulter la rédaction de l’acte (3), et on fait main basse sur les provisions. Messieurs de Clermont se réfugient dans la nuit chez un paysan, mettent sa vie en danger ; la maison fut investie bientôt après, il n’était plus temps ; Messieurs de Clermont étaient partis pour Caors à pied, par des temps affreux et par des sentiers détournés ; les recherches se multiplient inutilement ; l’un des domestiques essuie une décharge de coups de fusil, il ne fut pas blessé, et la vitesse de son cheval favorisa son évasion ; le Concierge qui emportait les porte manteaux fut arrêté ; tout a été pillé et dévasté. »

 

(1) Rente : Revenu annuel perçu par le seigneur pour ses biens affermés (loués).

(2) Arrérage : Arriéré de rente (pour cause de mauvaise récolte. par exemple).

(3) Probablement afin de vérifier si l’acte déposé à l’enregistrement reprenait bien les promesses obtenues du seigneur.

 

Dans les semaines qui suivirent ces événements, le Comte de Clermont-Toucheboeuf fuit la France et émigra en Irlande. C’est là-bas qu’il rédigea avec minutie un mémoire qui décrivait ses possessions en Périgord et en Quercy, dont Peyrilles faisait partie. Le contenu de ce précieux manuscrit vous sera révélé au fil des articles de ce blog…

Publié dans Chronique historique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article